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Météorologie : la prévision des aurores

Aujourd'hui, il est possible de prévoir les futures aurores polaires. Un satellite de la NASA nommé Soho est en orbite autour du soleil, et inspecte en permanence le Soleil. Il capture les images des éruptions solaires et des trous coronaux pour les envoyer sur Terre. Cela permet ainsi aux professionnels de prévoir les dates d'apparition des aurores polaires. En effet, les éruptions solaires sont responsables de la formation des vents solaires, dont on connait la vitesse de déplacement (et ainsi le temps de voyage jusqu'à notre planète), et ces vents solaires, en bombardant notre magnétosphère, créent les aurores (voir la partie III). Il est donc possible de prévoir plutôt précisément l'apparition de ces phénomènes quelques jours à l'avance, permettant à ses amateurs de préparer leurs excursions.

Courbe KP : où voir les aurores ?

Pour pouvoir observer une aurore, il faut se trouver dans une zone où il s'en déroule. Pour cela l'observateur doit être globalement proche d'un des pôles terrestre (car assimilables aux pôles magnétiques, voir la partie III). La visibilité sera moins optimale et ses chances d'en apercevoir s'il s'éloigne. Mais le cercle polaire est une zone vague, pour augmenter ses chances d'en voir une, il est conseillé de se trouver dans l'ovale aurorale. Il. correspond au périmètre où l'apparition d'aurore est le plus plausible. Il s'étend en moyenne sur 2000 km (mais peut atteindre jusqu'à 4 000 km de rayon). Il faut donc se rendre en Islande, dans les pays Scandinaves, dans le sud du Groenland, dans le Grand Nord canadien, au nord de l'Alaska, ou en Sibérie pour maximiser ses chances de voir des aurores.

 

C'est en 1833 que le scientifique que le géographe Munckle met en évidence l'existence de l'ovale auroral. Il faut attendre 1860 pour que le mathématicien et météorologue Elias Loomis (1811-1889) se lance dans une étude qui va aboutir à la mise en relation du milieu et du taux de chance de voir des aurores polaires. L'extrémité des zones qu'il délimite se nomment les lignes isochasmes.

Conditions pour voir une aurore

Les aurores polaires sont des phénomènes visibles à l’œil nu, que ce soit depuis la Terre où depuis l'espace. Néanmoins, se trouver dans une zone adéquate (ovale auroral) n'est pas suffisant. Voir une aurore polaire dépend de trois autres facteurs.

 

Les conditions météorologiques de l'emplacement sont importantes. Ainsi, si la météo n'est pas clémente (brouillard, forte pluies, orages, épaisses chutes de neige...) la visibilité sera amoindrie et la par conséquent la probabilité d'en apercevoir diminuée (les aurores se déroulent bien au-dessus des nuages, un ciel chargé n'est donc pas propice). Les régions où il y a des anticyclones importants (synonymes d'un ciel dégagé et d'un temps sec) sont les lieux où la visibilité des aurores sera amplifiée. 

 

La pollution lumineuse de l'emplacement est également importante. En effet, si l'espace est fortement éclairé (dans une grande ville ou dans un port par exemple), les aurores polaires sont plus difficilement visibles. D'autre part, la luminosité de la Lune, notamment lors des périodes de plein-lune, peut également amoindrir la visibilité de ces phénomènes, qui, rappelons le, sont uniquement lumineux.

 

L'indice KP est le dernier facteur à prendre en compte pour savoir où voir les aurores. Cet indice, appelé k-index planétaire (k pour le terme allemand  Kennziffer signifiant chiffre significatif) permet de mesurer l'activité géomagnétique d'un champ magnétique (et plus particulièrement du champ magnétique terrestre). Cette activité correspond au degré de perturbation d'un champ magnétique (c'est à dire à la présence et à l'intensité des tempêtes magnétiques qui le parcourt).

Cet indice possède une valeur numérique comprise entre 0 et 9. On mesure l'activité géomagnétique terrestre pendant une période de 3h, et on obtient un indice. Si l'indice Kp est inférieur à 5, il y a pas ou une très faible tempête magnétique et il y aura une faible présence d'aurores. Si l'indice est compris entre 5 et 7, il y a une tempête magnétique d'intensité moyenne et il y aura une présence moyenne d'aurores. Enfin, si l'indice est compris entre 7 et 9, il y a une tempête magnétique de forte intensité et il y aura une présence importante d'aurores.

A partir de données récoltées selon différentes intensités de perturbations du champ magnétique terrestre, les scientifiques ont établi une carte des lignes Kp. Ainsi, on lit sur la carte la ligne correspondant à l'indice Kp actuel, et on sait que des aurores se dérouleront sur une zone de latitude supérieure à la ligne Kp.

Par exemple, si l'indice Kp et de 5, il faudra se trouver au-dessus de la ligne Kp=5 (verte), donc dans les pays Scandinaves, pour espérer voir une aurore.

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